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LA MAIN GAUCHE.

des nouvelles, qui ne furent pas meilleures, et elle passa tout le jour dans sa chambre où fumaient de petits brasiers en répandant de fortes odeurs. Sa domestique, en outre, affirma qu’on l’entendit gémir pendant toute la soirée.

Une semaine entière se passa ainsi sans qu’elle fît autre chose que sortir une heure ou deux pour prendre l’air, vers le milieu de l’après-midi.

Elle demandait maintenant des nouvelles toutes les heures, et sanglotait quand elles étaient plus mauvaises.

Le onzième jour au matin, l’abbé s’étant fait annoncer, entra chez elle, le visage grave et pâle et il dit, sans prendre le siège qu’elle lui offrait :

— Madame, votre fils est fort mal, et il désire vous voir.

Elle se jeta sur les genoux en s’écriant :

— Ah ! mon Dieu ! Ah ! mon Dieu ! Je n’oserai jamais ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! secourez-moi !

Le prêtre reprit :

— Le médecin garde peu d’espoir, madame, et Georges vous attend !

Puis il sortit.