Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/101

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saisi par la contagion, César se mit aussi à pleurer, et comme les larmes attendrissent toujours les fibres du cœur, il se pencha vers Émile dont le front se trouvait à portée de sa bouche et l’embrassa.

La mère, reprenant haleine, murmurait :

— Pauvre gars, le voilà orphelin.

— Moi aussi, dit César.

Et ils ne parlèrent plus.

Mais soudain, l’instinct pratique de ménagère, habituée à songer à tout, se réveilla chez la jeune femme.

— Vous n’avez peut-être rien pris de la matinée, monsieur César ?

— Non, mam’zelle.

— Oh ! vous devez avoir faim. Vous allez manger un morceau.

— Merci, dit-il, je n’ai pas faim, j’ai eu trop de tourment.