Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/118

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L’attention de Boitelle fut aussitôt partagée entre l’animal et la femme, et il n’aurait su dire vraiment lequel de ces deux êtres il contemplait avec le plus d’étonnement et de plaisir.

La négresse, ayant poussé dehors les ordures du cabaret, leva les yeux, et demeura à son tour éblouie devant l’uniforme du soldat. Elle restait debout, en face de lui, son balai dans les mains comme si elle lui eût porté les armes, tandis que l’araraca continuait à s’incliner. Or le troupier au bout de quelques instants fut gêné par cette attention, et il s’en alla à petits pas, pour n’avoir point l’air de battre en retraite.

Mais il revint. Presque chaque jour il passa devant le café des Colonies, et souvent il perçut à travers les vitres la petite bonne à peau noire qui servait des bocks