Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/148

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Le colonel s’essuya le front couvert de sueur. Son sang-froid, le sang-froid des jours de bataille lui était revenu tout à coup.

Il sonna.

Un domestique parut.

— Envoyez-moi Philippe, dit-il.

Puis, il entr’ouvrit le tiroir de sa table.

L’homme entra presque aussitôt, un grand soldat à moustaches rousses, l’air malin, l’œil sournois.

Le colonel le regarda tout droit.

— Tu vas me dire le nom de l’amant de ma femme.

— Mais mon colonel…

L’officier prit son revolver dans le tiroir entr’ouvert.

— Allons, et vite, tu sais que je ne plaisante pas.