Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/162

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ver chaque nuit, dans sa hutte, et l’avait pris, l’avait conquis, l’avait conduit au mariage, peu à peu, de soir en soir.

Puis, ayant passé par la mairie et par l’église, elle habitait maintenant la maison achetée par son homme, tandis qu’il continuait à garder ses troupeaux, nuit et jour, à travers les plaines.

Et le brigadier ajouta :

— V’là trois semaines que Polyte couche avec elle, vu qu’il n’a pas d’abri, ce maraudeur.

Le gendarme se permit un mot :

— Il prend la couverture au berger.

Madame Lecacheur, saisie d’une rage nouvelle, d’une rage accrue par une colère de femme mariée contre le dévergondage, s’écria :

— C’est elle, j’en suis sûre. Allez-y. Ah ! les bougres de voleux !