Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/17

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M’a-t-il deviné ? je l’ignore ; mais il me répondit longtemps, et moi je ne compris rien. J’allais, par désespoir, me décider à passer la nuit, roulé dans un tapis, auprès du campement, quand je crus reconnaître, parmi les mots bizarres qui sortaient de sa bouche, celui de Bordj-Ebbaba.

Je répétai : – Bordj-Ebbaba. – Oui, oui.

Et je lui montrai deux francs, une fortune. Il se mit à marcher, je le suivis. Oh ! je suivis longtemps, dans la nuit profonde, ce fantôme pâle qui courait pieds nus devant moi par les sentiers pierreux où je trébuchais sans cesse.

Soudain une lumière brilla. Nous arrivions devant la porte d’une maison blanche, sorte de fortin aux murs droits et sans fenêtres extérieures. Je frappai, des chiens hurlèrent au dedans. Une voix française demanda : « Qui est là ? »