Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/197

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remuait encore près de mes pieds, et je souffrais dans les ongles comme si on me les eût brûlés aussi. Soudain, j’aperçus des lumières ; on rentrait au port.

— Est-ce que tu as sommeil ? demanda mon ami.

— Non, pas du tout.

— Alors, nous allons bavarder un peu sur mon toit.

— Bien volontiers.

Au moment où nous arrivions sur cette terrasse, j’aperçus le croissant de la lune qui se levait derrière les montagnes. Le vent chaud glissait par souffles lents, plein d’odeurs légères, presque imperceptibles, comme s’il eût balayé sur son passage la saveur des jardins et des villes de tous les pays brûlés du soleil.

Autour de nous, les maisons blanches aux toits carrés descendaient vers la mer,