Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/264

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ans, elle s’était habillée ainsi, pendant les heures de Bourse de son mari, un agent de change très mondain, pour rejoindre dans son logis de garçon le beau vicomte de Martelet, son amant.

La pendule derrière son dos battait les secondes vivement ; un livre à moitié lu bâillait sur le petit bureau de bois de rose, entre les fenêtres, et un fort parfum de violette, exhalé par deux petits bouquets baignant en deux mignons vases de Saxe sur la cheminée, se mêlait à une vague odeur de verveine soufflée sournoisement par la porte du cabinet de toilette demeurée entrouverte.

L’heure sonna - trois heures - et la mit debout. Elle se retourna pour regarder le cadran, puis sourit, songeant : « Il m’attend déjà. Il va s’énerver. » Alors, elle sortit, prévint le valet de chambre