Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/274

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tranquille dans la cage de l’escalier, elle redescendait en courant avec l’angoisse dans l’âme de ne pas reconnaître l’entresol !

Il était là, attendant dans un costume galant en velours doublé de soie, très coquet, mais un peu ridicule, et depuis deux ans, il n’avait rien changé à sa manière de l’accueillir, mais rien, pas un geste !

Dès qu’il avait refermé la porte, il lui disait : « Laissez-moi baiser vos mains, ma chère, chère amie !  » Puis il la suivait dans la chambre, où volets clos et lumières allumées, hiver comme été, par chic sans doute, il s’agenouillait devant elle en la regardant de bas en haut avec un air d’adoration. Le premier jour ça avait été très gentil, très réussi, ce mouvement-là ! Maintenant elle croyait voir M. Delaunay jouant pour la cent vingtième