Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/301

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Il la regardait toujours de plus en plus gêné. Enfin il voulut savoir.

— Tu l’connais itou, té ?

— Non, dit-elle.

— Alors qué que tu l’y veux ?

Elle prit brusquement une résolution, se leva, courut au comptoir où trônait la patronne, saisit un citron qu’elle ouvrit et dont elle fit couler le jus dans un verre, puis elle emplit d’eau pure ce verre, et, le rapportant :

— Bois ça !

— Pourquoi ?

— Pour faire passer le vin. Je te parlerai d’ensuite.

Il but docilement, essuya ses lèvres d’un revers de main, puis annonça :

— Ça y est, Je t’écoute.

— Tu vas me promettre de ne pas l’y conter que tu m’as vue, ni de qui tu sais ce que je te dirai. Faut jurer.