Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/307

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Il balbutiait :

— Te v’là, te r’voilà, Françoise, ma p’tite Françoise…

Puis tout à coup il se leva, se mit à jurer d’une voix formidable en tapant sur la table un tel coup de poing que les verres culbutés se brisèrent. Puis il fit trois pas, chancela, étendit les bras, tomba sur la face. Et il se roulait par terre en criant, en battant le sol de ses quatre membres, et en poussant de tels gémissements qu’ils semblaient des râles d’agonie.

Tous ses camarades le regardaient en riant.

— Il est rien saoul, dit l’un.

— Faut le coucher, dit un autre, s’il sort on va le fiche au bloc.

Alors comme il avait de l’argent dans ses poches, la patronne offrit un lit, et les camarades, ivres eux-mêmes à ne pas tenir