Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/49

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de neige d’une koubba renfermant les os d’un humble marabout, d’un marabout isolé, à peine visité de temps en temps par quelques fidèles obstinés, venus du douar voisin avec une bougie dans leur poche pour l’allumer sur le tombeau du saint.

Or, un soir, comme je rentrais, je passai auprès d’une de ces chapelles mahométanes, et ayant jeté un regard par la porte toujours ouverte, je vis qu’une femme priait devant la relique. C’était un tableau charmant, cette Arabe assise par terre, dans cette chambre délabrée, où le vent entrait à son gré et amassait dans les coins, en tas jaunes, les fines aiguilles sèches tombées des pins. Je m’approchai pour mieux regarder, et je reconnus Allouma. Elle ne me vit pas, ne m’entendit point, absorbée tout entière par le souci