Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/58

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exprimer qu’elle courait vite et qu’elle était loin.

Trois semaines se passèrent et je n’espérais plus revoir jamais ma maîtresse arabe, quand un matin, Mohammed, les traits éclairés par la joie, entra chez moi et me dit :

— Moussié, Allouma il est revenu.

Je sautai du lit et je demandai :

— Où est-elle ?

— N’ose pas venir ! Là-bas, sous l’arbre ! Et de son bras tendu, il me montrait par la fenêtre une tache blanchâtre au pied d’un olivier.

Je me levai et je sortis. Comme j’approchais de ce paquet de linge qui semblait jeté contre le tronc tordu, je reconnus les grands yeux sombres, les étoiles tatouées, la figure longue et régulière de la fille sauvage qui m’avait séduit. À mesure que