Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AU PRINTEMPS


Lorsque les premiers beaux jours arrivent, que la terre s’éveille et reverdit, que la tiédeur parfumée de l’air nous caresse la peau, entre dans la poitrine, semble pénétrer au cœur lui-même, il nous vient des désirs vagues de bonheurs indéfinis, des envies de courir, d’aller au hasard, de chercher aventure, de boire du printemps.

L’hiver ayant été fort dur l’an dernier, ce besoin d’épanouissement fut, au mois de mai, comme une ivresse qui m’envahit, une poussée de sève débordante.

Or, en m’éveillant un matin, j’aperçus par