Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/319

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reur. Sous la lumière de la lune, il semblait vert déjà, avec sa bouche, ses yeux, son nez, ses habits pleins de vase. Ses doigts fermes et raidis étaient affreux. Une espèce d’enduit noirâtre et liquide couvrait tout son corps. La figure paraissait enflée, et de ses cheveux collés par le limon une eau sale coulait sans cesse.

Les deux hommes l’examinèrent.

— Tu le connais ? dit l’un.

L’autre, le passeur de Croissy, hésitait : — « Oui, il me semble bien que j’ai vu cette tête-là ; mais tu sais, comme ça, on ne reconnaît pas très bien. » — Puis, soudain : — « Mais c’est monsieur Paul ! »

— Qui ça, monsieur Paul ? » demanda son camarade. Le premier reprit :

— Mais M. Paul Baron, le fils du sénateur, ce p’tit qu’était si amoureux.

L’autre ajouta philosophiquement :

— Eh bien, il a fini de rigoler maintenant ; c’est dommage tout de même quand on est riche !

Madeleine sanglotait, tombée par terre.