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Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/78

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On me montre un homme mort en 1882. Quelques mois auparavant gai et bien portant, il était venu choisir sa place, accompagné d’un ami : « Je serai là, » disait-il, et il riait.

L’ami revient seul maintenant et regarde pendant des heures entières le squelette immobile, debout à l’endroit indiqué.

En certains jours de fête, les catacombes des Capucins sont ouvertes à la foule. Un ivrogne s’endormit une fois en ce lieu et se réveilla au milieu de la nuit, il appela, hurla, éperdu d’épouvante, courut de tous les côtés, cherchant à fuir. Mais personne ne l’entendit. On le trouva au matin, tellement cramponné aux barreaux de la grille d’entrée, qu’il fallut de longs efforts pour l’en détacher.

Il était fou.

Depuis ce jour, on a suspendu une grosse cloche près de la porte.

Après cette sinistre visite, j’éprouvai le désir de voir des fleurs et je me fis conduire à la villa Tasca, dont les jardins, situés au milieu d’un bois d’orangers, sont pleins d’admirables plantes tropicales.

En revenant vers Palerme, je regardais, à ma gauche, une petite ville vers le milieu d’un