Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/85

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cette joie artiste que les choses d’un goût absolu font entrer dans l’âme par les yeux.

Ainsi que tous ces mignons couples de colonnettes, tous les chapiteaux, d’un travail charmant, sont différents. Et on s’émerveille en même temps, chose bien rare, de l’effet admirable de l’ensemble et de la perfection du détail.

On ne peut regarder ce vrai chef-d’œuvre de beauté gracieuse sans songer aux vers de Victor Hugo sur l’artiste grec qui sut mettre

Quelque chose de beau comme un sourire humain
Sur le profil des Propylées.

Ce divin promenoir est enclos en de hautes murailles, très vieilles, à arcades ogivales ; c’est là tout ce qui reste aujourd’hui du couvent.

La Sicile est la patrie, la vraie, la seule patrie des colonnades. Toutes les cours intérieures des vieux palais et des vieilles maisons de Palerme en renferment d’admirables, qui seraient célèbres ailleurs que dans cette île si riche en monuments.

Le petit cloître de l’église San Giovanni degli Eremiti, une des plus anciennes églises normandes de caractère oriental, bien que moins remarquable que celui de Monreale, est encore bien