peut donner à un homme dégoûté la foule humaine qui s’amuse.
Je me garderai bien de critiquer cette colossale entreprise politique, l’Exposition universelle, qui a montré au monde, juste au moment où il fallait le faire, la force, la vitalité, l’activité et la richesse inépuisable de ce pays surprenant : la France.
On a donné un grand plaisir, un grand divertissement et un grand exemple aux peuples et aux bourgeoisies. Ils se sont amusés de tout leur cœur. On a bien fait et ils ont bien fait.
J’ai seulement constaté, dès le premier jour, que je ne suis pas créé pour ces plaisirs-là.
Après avoir visité avec une admiration profonde la galerie des machines et les fantastiques découvertes de la science, de la mécanique, de la physique et de la chimie modernes ; après avoir constaté que la danse du ventre n’est amusante que dans les pays où on agite des ventres nus, et que les autres danses arabes n’ont de charme et de couleur que dans les ksours blancs d’Algérie, je me suis dit qu’en définitive aller là de temps en temps serait une chose fatigante mais distrayante, dont on se reposerait ailleurs, chez soi ou chez ses amis.