Page:Maupassant - La toux (extrait de Panurge, édition du 1883-01-28).djvu/15

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— Fiche-moi donc la paix, voilà une demi-heure que tu m’embêtes.

Elle tressaillit.

— Moi ?… C’est un peu fort. Je viens de me réveiller. Alors tu n’as rien entendu ?

— Si.

— Ah ! enfin, tu as entendu quelque chose ! Quoi ?

— On a… toussé !

Elle fit un bond et s’écria, exaspérée :

— On a toussé ! Où ça ? Qui est-ce qui a toussé ? Mais, tu es fou ? Réponds donc ?

Il commençait à s’impatienter.

— Voyons, est-ce fini cette scie-là ? Tu sais bien que c’est toi.

Cette fois, elle s’indigna, hurlant : Moi ? — Moi ? — Moi ? — J’ai toussé ? Moi ? J’ai toussé ! Ah ! vous m’insultez, vous m’outragez, vous me méprisez. Eh bien, adieu ! Je ne reste pas auprès d’un homme qui me traite ainsi.

Et elle fit un mouvement énergique pour sortir du lit.

Il reprit d’une voix fatiguée, voulant la paix à tout prix :

— Voyons, reste tranquille. C’est moi qui ai