Page:Maupassant - Le Haut et le Bas, paru dans Le Gaulois, 16 mars 1883.djvu/9

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Quant aux émeutiers de dimanche prochain, on devrait prendre vis-à-vis d’eux une mesure équitable et simple.

Il faudrait les cerner et les fouiller tout bêtement. Tout homme demandant du pain avec plus de cent sous dans la poche serait nourri par l’État, à l’ombre d’une prison, pendant six mois ; et les cent sous seraient distribués aux soldats pour les dédommager des corvées que leur imposent ces mauvais plaisants.



Que veulent-ils, ces tapageurs ? Ils veulent être ministres à leur tour, tout simplement. Il n’y aurait, d’ailleurs, aucun mal à cette révolution. Les nouveaux venus ne seraient pas doux par exemple, ni libéraux, ni conciliants, ni tolérants ; mais les émeutes deviendraient plus rares, les citoyens d’en bas étant toujours plus disposés à cogner que les citoyens du milieu.