Page:Maupassant - Le Horla, OC, Conard, 1909.djvu/106

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— Ah bon... Allez les chercher. Mais prenez garde au portier. »

Je descendis et je remontai avec maman que suivait l’abbé. Il me sembla que j’entendais d’autres pas derrière nous.

Dès que nous fûmes dans la cuisine, Mélanie nous offrit des chaises et nous nous assîmes tous les quatre pour délibérer.

— Il est bien bas ? demanda maman.

— Ah oui, madame, il n’en a pas pour longtemps.

— Est-ce qu’il semble disposé à recevoir la visite d’un prêtre ?

— Oh !... je ne crois pas.

— Puis-je le voir ?

— Mais... oui... madame... seulement... seulement... ces demoiselles sont auprès de lui.

— Quelles demoiselles ?

— Mais... mais... ses bonnes amies donc.

— Ah !

Maman était devenue toute rouge. L’abbé Poivron avait baissé les yeux. Cela commençait à m’amuser et je dis :

— Si j’entrais le premier ? Je verrai comment il me recevra et je pourrai peut-être préparer son cœur.

Maman, qui n’y entendait pas malice, répondit :

— Oui, mon enfant.