— Pas mal, je vous remercie. Quand ils ont appris que vous étiez malade, ils m’ont envoyé prendre de vos nouvelles.
— Ah ! Pourquoi ne sont-ils pas venus eux-mêmes ? »
Je levai les yeux sur les deux filles, et je dis doucement : « Ce n’est pas de leur faute s’ils n’ont pu venir, mon oncle. Mais il serait difficile pour mon père, et impossible pour ma mère d’entrer ici... »
Le vieillard ne répondit rien, mais souleva sa main vers la mienne. Je pris cette main pâle et froide et je la gardai.
La porte s’ouvrit : Mélanie entra avec l’omelette et la posa sur la table. Les deux femmes aussitôt s’assirent devant leurs assiettes et se mirent à manger sans détourner les yeux de moi.
Je dis : « Mon oncle, ce serait une grande joie pour ma mère de vous embrasser. »
Il murmura : « Moi aussi... je voudrais... » Il se tut. Je ne trouvais rien à lui proposer, et on n’entendait plus que le bruit des fourchettes sur la porcelaine et ce vague mouvement des bouches qui mâchent.
Or l’abbé, qui écoutait derrière la porte, voyant notre embarras et croyant la partie gagnée, jugea le moment venu d’intervenir, et il se montra.