Page:Maupassant - Le Horla, OC, Conard, 1909.djvu/154

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J’hésitais, tenté par l’aventure. Il insista :

— Allons, mon petit Garens. Tu es chef de détachement, toi seul peux aller trouver le chef de l’Église en ce pays. Je t’en prie, vas-y. Je raconterai la chose en vers, dans la Revue des Deux-Mondes, après la guerre, je te le promets. Tu dois bien ça à tes hommes. Tu les fais assez marcher depuis un mois.

Je me levai en demandant :

— Où est le presbytère ?

— Tu prends la seconde rue à gauche. Au bout, tu trouveras une avenue ; et, au bout de l’avenue, l’église. Le presbytère est à côté.

Je sortais ; il me cria :

— Dis-lui le menu pour lui donner faim !

Je découvris sans peine la petite maison de l’ecclésiastique, à côté d’une grande vilaine église de briques. Je frappai à coups de poing dans la porte, qui n’avait ni sonnette ni marteau, et une voix forte demanda de l’intérieur :

— Qui va là ?

Je répondis :

— Maréchal des logis de hussards.

J’entendis un bruit de verrous et de clef tournée, et je me trouvai en face d’un grand