-vous, dans le grenier de l’école, à la fin d’un jour de couture, la nuit venue.
Elle fit donc semblant de rentrer chez elle, mais au lieu de descendre l’escalier en sortant de chez les Grabu, elle le monta, et alla se cacher dans le foin, pour attendre son amoureux. Il l’y rejoignit bientôt, et il commençait à lui conter fleurette, quand la porte de ce grenier s’ouvrit de nouveau et le maître d’école parut et demanda :
— Qu’est-ce que vous faites là -haut, Sigisbert ?
Sentant qu’il serait pris, le jeune instituteur, affolé, répondit stupidement :
— J’étais monté me reposer un peu sur les bottes, monsieur Grabu.
Ce grenier était très grand, très vaste, absolument noir ; et Sigisbert poussait vers le fond la jeune fille effarée, en répétant : « Allez là-bas, cachez-vous. Je vais perdre ma place, sauvez-vous, cachez-vous ? »
Le maître d’école entendant murmurer, reprit : « Vous n’êtes donc pas seul ici ?
— Mais oui, monsieur Grabu !
— Mais non, puisque vous parlez.
— Je vous jure que oui, monsieur Grabu.
— C’est ce que je vais savoir, reprit le vieux ; et fermant la porte à double tour, il descendit chercher une chandelle.