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JOSEPH

me suis mise à le tutoyer. Je l’avais nommé Joseph. Ma chère, il était dans un état… dans un état effrayant… Il devenait maigre comme… comme un coq… et il roulait des yeux de fou. Moi je m’amusais énormément. C’est un de mes meilleurs étés…

— Et après ?…

— Après… oui… Eh bien, un jour que mon mari était absent, je lui ai dit d’atteler le panier pour me conduire dans les bois. Il faisait très chaud, très chaud… Voilà !

— Oh ! Andrée, dis-moi tout… Ça m’amuse tant.

— Tiens, bois un verre de Chartreuse, sans ça je finirais le carafon toute seule. Eh bien après, je me suis trouvée mal en route.

— Comment ça ?

— Que tu es bête ! Je lui ai dit que j’allais me trouver mal et qu’il fallait me porter sur l’herbe. Et puis, quand j’ai été sur l’herbe, j’ai suffoqué et je lui ai dit de me délacer. Et puis, quand j’ai été délacée, j’ai perdu connaissance.

— Tout à fait ?

― Oh non, pas du tout.

— Eh bien ?

— Eh bien ! j’ai été obligée de rester près d’une heure sans connaissance. Il ne trouvait pas de remède. Mais j’ai été patiente, et je n’ai rouvert les yeux qu’après sa chute.