Page:Maupassant - Le Horla.djvu/269

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grand piétinement et je me retournai. Tous les enfants me suivaient en procession, derrière leur père, sans doute pour me faire honneur.

Ma chambre donnait sur la plaine, une plaine sans fin, toute nue, un océan d’herbes, de blés et d’avoine, sans un bouquet d’arbres ni un coteau, image saisissante et triste de la vie qu’on devait mener dans cette maison.

Une cloche sonna. C’était pour le dîner. Je descendis.

Mme  Radevin prit mon bras d’un air cérémonieux et on passa dans la salle à manger. Un domestique roulait le fauteuil du vieux qui, à peine placé devant son assiette, promena sur le dessert un regard avide et curieux en tournant avec peine, d’un plat vers l’autre, sa tête branlante.

Alors Simon se frotta les mains : « Tu vas t’amuser, » me dit-il. Et tous les en-