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Page:Maupassant - Le Horla.djvu/288

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tion de l’homme du peuple, des romans où les ouvriers sont sublimes et tous les hommes du monde criminels. Ajoute à cela que j’avais vu Ruy Blas l’hiver précédent et que ça m’avait beaucoup frappée. Eh bien ! un de nos fermiers avait un fils, un beau gars de vingt-deux ans, qui avait étudié pour être prêtre, puis quitté le séminaire par dégoût. Eh bien, je l’ai pris comme domestique !

— Oh !… Et après !…

— Après… après, ma chère, je l’ai traité de très haut, en lui montrant beaucoup de ma personne. Je ne l’ai pas amorcé, celui-là, ce rustre, je l’ai allumé !…

— Oh ! Andrée !

— Oui, ça m’amusait même beaucoup. On dit que les domestiques, ça ne compte pas ! Eh bien il ne comptait point. Je le sonnais pour les ordres chaque matin quand ma femme de chambre m’habillait,