Page:Maupassant - Le Horla.djvu/97

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nous l’aimons comme des petits oignons. C’est Mélie qui m’a donné cette passion-là, la rosse, et qu’elle y est plus emportée que moi, la teigne, vu que tout le mal vient d’elle en c’t’affaire-là, comme vous l’allez voir par la suite.

« Moi, je suis fort et doux, pas méchant pour deux sous. Mais elle ! oh ! là ! là ! ça n’a l’air de rien, c’est petit, c’est maigre ; eh bien ! c’est plus malfaisant qu’une fouine. Je ne nie pas qu’elle ait des qualités ; elle en a, et d’importantes pour un commerçant. Mais son caractère ! Parlez-en aux alentours, et même à la concierge qui m’a déchargé tout à l’heure… elle vous en dira des nouvelles.

« Tous les jours elle me reprochait ma douceur : « C’est moi qui ne me laisserais pas faire ci ! C’est moi qui ne me laisserais pas faire ça. » En l’écoutant, m’sieu l’président, j’aurais eu au