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UNE PASSION.

La grande femme, précédée de deux filles âgées de douze et de quinze ans, s’en venait, pâlie soudain en apercevant l’officier. Elle le regardait ardemment, d’un œil fixe, et ne semblait plus rien voir autour d’elle, ni ses enfants, ni son mari, ni la foule. Elle rendit le salut des jeunes gens sans baisser son regard allumé d’une telle flamme qu’un doute, enfin, pénétra dans l’esprit du lieutenant Renoldi.

Son ami murmura : « J’en étais sûr. As-tu vu, cette fois ? Bigre, c’est encore un riche morceau ! »

Mais Jean Renoldi ne voulait point d’intrigue mondaine. Peu chercheur d’amour, il désirait avant tout une vie calme et se contentait des liaisons d’occasion qu’un jeune homme rencontre toujours. Tout l’accompagnement de sentimentalité, les attentions, les tendresses qu’exige une femme bien élevée, l’ennuyaient. La chaîne, si légère qu’elle soit, que noue toujours une aventure de cette espèce, lui faisait peur. Il