son vin. Je l’entendis enfin qui montait l’escalier et le bruit de ses pas me fit rire, d’un de ces rires solitaires qui sont si durs à comprimer.
Il entra, portant deux bouteilles, puis me demanda :
— Ma femme dort toujours. Vous ne l’avez pas entendue remuer ?
Je devinai l’oreille collée contre la porte, et je dis :
— Non, pas du tout.
Il appela de nouveau !
— Pauline !
Elle ne répondit rien, ne remua pas. Il revint à moi, s’expliquant :
— Voyez-vous, c’est qu’elle n’aime pas ça quand je reviens dans la nuit boire un coup avec un ami.
— Alors, vous croyez qu’elle ne dort pas ?
— Pour sûr, qu’elle ne dort plus.
Il avait l’air mécontent.
— Eh bien ! trinquons, dit-il.
Et il manifesta tout de suite l’intention de vider, les deux bouteilles, l’une après l’autre, là, tout doucement.