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MAGNÉTISME

coin de mon feu avant de me mettre au lit, j’ai senti au milieu de ce dévergondage d’idées, de cette procession d’images qui vous effleurent le cerveau quand on reste quelques minutes rêvassant, la plume en l’air, une sorte de petit souffle qui me passait dans l’esprit, un tout léger frisson du cœur, et immédiatement, sans raison, sans aucun enchaînement de pensées logique, j’ai vu distinctement, vu comme si je la touchais, vu des pieds à la tête, et sans un voile, cette jeune femme à qui je n’avais jamais songé plus de trois secondes de suite, le temps que son nom me traversât la tête. Et soudain je lui découvris un tas de qualités que je n’avais point observées, un charme doux, un attrait langoureux ; elle éveilla chez moi cette sorte d’inquiétude d’amour qui vous met à la poursuite d’une femme. Mais je n’y pensai pas longtemps. Je me couchai, je m’endormis. Et je rêvai.

« Vous avez tous fait de ces rêves singuliers, n’est-ce pas, qui vous rendent maîtres de l’impossible, qui vous ouvrent des portes infranchissables, des joies inespérées, des bras impénétrables ?