Page:Maupassant - Le Préjugé du déshonneur, paru dans Le Gaulois, 26 mai 1881.djvu/8

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gieux ; une situation à laquelle le mari ne se résigne jamais, une situation qui mettrait éternellement la conscience en lutte avec l’instinct, avec l’amour.

Dans ce cas, lequel est le monstre au point de vue humain, naturel ? La femme qui tombe ou le mari qui tue ?

Ici un homme, parce qu’il est trompé dans son égoïsme, blessé dans sa vanité, déçu dans sa prétention (peut-être exorbitante) de possession exclusive, détruit un être, supprime la vie, la vie que rien ne peut rendre, commet le seul acte vraiment monstrueux qu’on puisse commettre, et le plus horrible, et le plus immoral : tue !