Page:Maupassant - Les Poètes grecs contemporains, paru dans Le Gaulois, 23 juin 1881.djvu/16

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Je n’ai à répondre que ceci :

Quand Ronsard, Remi Belleau et autres se sont mis à chanter les fleurs, la rosée, la lune et les étoiles, les jeunes filles mortes, le dieu Amour et sa mère Cythérée, ils étaient au milieu d’une Europe peu lettrée encore, presque barbare. Ils charmaient un peuple naïf par une grâce un peu mièvre, mais nouvelle, ou plutôt renouvelée, après des siècles de sauvagerie. Leur inspiration se bornait souvent à réciter des sortes de litanies de la nature, où défilaient toutes les choses gracieuses que nous aimons encore aujourd’hui comme on les aimait alors. Cela pouvait suffire en ce temps.