Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli, OC, Conard, 1909.djvu/293

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Ma chère mignonne,

Donc, tu pleures du matin au soir et du soir au matin parce que ton mari t’abandonne ; tu ne sais que faire, et tu implores un conseil de ta vieille tante que tu supposes apparemment bien experte. Je n’en sais pas si long que tu crois, et cependant je ne suis point sans doute tout à fait ignorante dans cet art d’aimer ou plutôt de se faire aimer, qui te manque un peu. Je puis bien, à mon âge, avouer cela.

Tu n’as pour lui, me dis-tu que des attentions, que des douceurs, que des caresses, que des baisers. Le mal vient peut-être de là ; je crois que tu l’embrasses trop.