Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli.djvu/115

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tai un regard effaré vers la cheminée. Je ne vis rien.

— Ah !…

Quel soulagement ! Quelle joie ! Quelle délivrance ! J’allais et je venais d’un air gaillard. Mais je ne me sentais pas rassuré ; je me retournais par sursauts ; l’ombre des coins m’inquiétait.

Je dormis mal, réveillé sans cesse par des bruits imaginaires. Mais je ne le vis pas. Non. C’était fini !


Depuis ce jour-là, j’ai peur tout seul, la nuit. Je la sens là, près de moi, autour de moi, la vision. Elle ne m’est point apparue de nouveau. Oh non ! Et qu’importe, d’ailleurs, puisque je n’y crois pas, puisque je sais que ce n’est rien !

Elle me gêne cependant, parce que j’y pense sans cesse. — Une main pendait du côté droit, sa tête était penchée du côté gauche comme celle d’un homme qui dort… Allons, assez, nom de Dieu ! je n’y veux plus songer !

Qu’est-ce que cette obsession, pourtant ? Pourquoi cette persistance ? Ses pieds étaient tout près du feu !

Il me hante, c’est fou, mais c’est ainsi. Qui, Il ? Je sais bien qu’il n’existe pas, que ce n’est rien ! Il n’existe que dans mon appréhension, que dans ma