Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli.djvu/292

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plante d’architecture orientale. Toutes étaient surmontées de toits bizarres, pareils à des coiffures coquettes.

Au centre de l’édifice, un dôme puissant élevait jusqu’à un ravissant clocheton mince et tout à jour, sa coupole allongée et ronde semblable à un sein de marbre blanc tendu vers le ciel.

Et tout le monument, des pieds à la tête, était couvert de sculptures, de ces exquises arabesques qui grisent le regard, de processions immobiles de personnages délicats, dont les attitudes et les gestes de pierre racontaient les mœurs et les coutumes de l’Inde.

Les chambres étaient éclairées par des fenêtres à arceaux dentelés, donnant sur les jardins. Sur le sol de marbre, de gracieux bouquets étaient dessinés par des onyx, des lapislazuli et des agates.

J’avais eu à peine le temps d’achever ma toilette, quand un dignitaire de la cour, Haribadada, spécialement chargé des communications entre le prince et moi, m’annonça la visite de son souverain.

Et le Rajah au safran parut, me serra de nouveau la main et se mit à me raconter mille choses en me demandant sans cesse mon avis que j’avais grand’-