Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli.djvu/55

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viens. — Est-ce que tu vas l’attendre longtemps ? Qui sait ? Tu auras peut-être la naïveté d’aller la chercher à l’adresse indiquée : — Madame Rondoli, s’il vous plaît ? — Ce n’est pas ici, monsieur. — Je parie que tu as envie d’y aller ? »

Je protestai : « Mais non, mon cher, et je t’assure que si elle n’est pas revenue demain matin, je pars à huit heures par l’express. Je serai resté vingt-quatre heures. C’est assez : ma conscience sera tranquille. »

Je passai toute la soirée dans l’inquiétude, un peu triste, un peu nerveux. J’avais vraiment au cœur quelque chose pour elle. À minuit, je me couchai. Je dormis à peine.

J’étais debout à six heures. Je réveillai Paul, je fis ma malle, et nous prenions ensemble, deux heures plus tard, le train pour la France.