Page:Maupassant - Les Scies, paru dans Le Gaulois, 8 février 1882.djvu/6

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roïquement comme le poème de Victor Hugo.

Plus de queue en leurs mains, de cheveux sur leurs têtes,
Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants,
Avec des pieds de chaise ainsi que des géants.
Pour la cinquième fois voici que la nuit tombe.
Et, tout à coup, Vignaux, aigle aux yeux de colombe,
S’arrête et dit : « Slosson, nous n’en finirons point.
» Tant que nous garderons un bout de queue au poing
» Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
» Ne vaudrait-il pas que nous devinssions frères ?
» J’ai ma sœur, Madeleine, au nez taché de son.
» Épouse-la.
« Épouse-la. — Parbleu ! je veux bien, dit Slosson.
» Et maintenant, buvons, car je suis hors d’haleine.
C’est ainsi que Slosson épousa Madeleine. »

Et nous serions, nous, débarrassés de cette scie carambolo-patriotique.