Page:Maupassant - Méditation d’un bourgeois, paru dans Le Gaulois, 31 janvier 1883.djvu/6

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Il a échoué en tous ses projets ; il est tombé chaque fois qu’il a voulu monter ; toutes ses espérances ont avorté. Sa politique était contestée, même par les gens de son parti. On se demandait, dans les derniers temps, s’il était quelqu’un et s’il serait jamais quelque chose.

Beaucoup le considéraient comme usé, fini, à réformer.

Il meurt. Et brusquement son influence apparaît si prépondérante que, lui disparu, il semble que la France ait perdu sa béquille. Des gens se mettent à crier : « Gambetta est mort ! Vive l’Empereur ! »

On cherche ses grandes actions, on ne trouve que des ratages ; on cherche ses grands mérites, on ne rencontre que de grandes phrases.

Et cependant il fut quelque chose : un charmeur de foules.