Page:Maupassant - Madame Pasca, paru dans Le Gaulois, 19 décembre 1880.djvu/17

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s’enveloppa d’une vieille schoub (?) fourrée, et l’on partit.

Quand le jour de la chasse arriva, elles s’embusquèrent dans une forêt pleine de neige, au milieu d’un groupe de chasseurs.

Tout à coup un ours colossal paraît et s’avance en grondant. Mlle Nilsson épaule et tire la première. L’animal blessé au cou trébuche, s’abat, se relève. Mme Pasca, alors, d’une seule balle en plein cœur, l’étendit raide mort.

Elle chasse encore quelquefois et boule son lapin aussi bien que M. Grévy.

Son salon est toujours encombré de fleurs et garni de bibelots.

Elle, sérieuse, regarde en face et cause de sa voix mordante ; tandis qu’au mur, si vous vous tournez un peu, une autre Mme Pasca, grave et debout, immobile sur la vaste toile, mais toute pareille à sa voisine, couvre aussi de son œil noir le visiteur, qui ne peut détourner les yeux