Page:Maupassant - Madeleine-Bastille, paru dans Le Gaulois, 9 novembre 1880.djvu/9

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stigmate sur la porte du somptueux hôtel.

Puis, voici la maison de Mlle Lenormand. Au détour de la rue des Tournelles, voici encore la maison de Ninon de Lenclos, de Ninon la toujours jeune, la toute belle, de Ninon qui a inspiré à son propre fils une passion horrible dont il mourut ; de Ninon l’adorable fille qui, pressentant le génie d’un jeune homme inconnu, lui laissait sa bibliothèque ! Et ce jeune homme s’appela Arouet de Voltaire.

Ô ministres des beaux-arts, ô ministres de l’instruction populaire ! lequel de vous en a fait autant ?

Marchons vite, car le temps nous presse.

Mais, à la rue Saint-Martin, les très vieilles histoires commencent.

C’est en 1386. Deux gentilshommes normands, couverts de fer, sont face à face en un champ clos ; car, pour terminer leur querelle, le roi Charles VI a décidé de s’en rapporter au jugement de Dieu.

Jacques Legris est accusé d’avoir pris par violence la femme de Jean de Carouge, et il nie. Ils se battent, longtemps,