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réveil

Mais elle s’amusait beaucoup des compliments, des désirs apparus dans les yeux et qu’elle ne partageait point, des attaques directes, des déclarations jetées dans l’oreille quand on repassait au salon après les fins dîners, des paroles balbutiées si bas qu’il les fallait presque deviner, et qui laissaient la chair froide, le cœur tranquille, tout en chatouillant sa coquetterie inconsciente, en allumant au fond d’elle une flamme de contentement, en faisant s’épanouir sa lèvre, briller son regard, frissonner son âme de femme à qui les adorations sont dues.

Elle aimait ces tête-à-tête des soirs tombants, au coin du feu, dans le salon déjà sombre, alors que l’homme devient pressant, balbutie, tremble et tombe à genoux. C’était pour elle une joie exquise et nouvelle de sentir cette passion qui ne l’effleurait pas, de dire non de la tête et des lèvres, de retirer ses mains, de se lever, et de sonner avec sang-froid pour demander les lampes, et de voir se redresser confus et rageant, en entendant venir le valet, celui qui tremblait à ses pieds.

Elle avait des rires secs qui glaçaient les paroles brûlantes, des mots durs tombant comme un jet d’eau glacée sur les protestations ardentes, des intonations