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MADEMOISELLE FIFI

les étagères, et dans les vitrines élégantes, mille bibelots, des potiches, des statuettes, des bonshommes de Saxe et des magots de Chine, des ivoires anciens et des verres de Venise, peuplaient le vaste appartement de leur foule précieuse et bizarre.

Il n’en restait guère maintenant. Non qu’on les eût pillés, le major comte de Farlsberg ne l’aurait point permis ; mais Mlle Fifi, de temps en temps, faisait la mine ; et tous les officiers, ce jour-là, s’amusaient vraiment pendant cinq minutes.

Le petit marquis alla chercher dans le salon ce qu’il lui fallait. Il rapporta une toute mignonne théière de Chine famille rose qu’il emplit de poudre à canon, et, par le bec, il introduisit délicatement un long morceau d’amadou, l’alluma, et courut reporter cette machine infernale dans l’appartement voisin.

Puis il revint bien vite, en fermant la porte. Tous les Allemands attendaient, debout, avec la figure souriante d’une curiosité enfantine ; et, dès que l’explosion eut secoué le château, ils se précipitèrent ensemble.

Mlle Fifi, entrée la première, battait des mains avec délire devant une Vénus de terre cuite dont la tête