plus là, j’y penserai. Et quand j’embrasserai mon mari, il me semblera que ce sera toi. »
Et les rrrai et les rrra prenaient en sa voix des grondements de tonnerres familiers.
Je murmurai attendri et très égayé :
« Mais tu es folle. J’aime mieux rester chez moi. »
Je n’ai, en effet, aucun goût pour les rendez-vous sous un toit conjugal ; ce sont là des souricières où sont toujours pris les imbéciles. Mais elle me pria, me supplia, pleura même, ajoutant : — « Tu verras comme je t’aimerrrai. » T’aimerrrai retentissait à la façon d’un roulement de tambour battant la charge.
Son désir me semblait tellement singulier que je ne me l’expliquais point ; puis, en y songeant, je crus démêler quelque haine profonde contre son mari, une de ces vengeances secrètes de femme qui