Page:Maupassant - Malades et médecins, paru dans Le Gaulois, 11 mai 1884.djvu/11

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ressemblance entre lui et quelqu’un d’eux qui mourrait bientôt, ce qui l’aurait frappé ; mais il se fit une idée très nette de leurs personnes, et il ne parlait que d’eux avec le médecin qui dînait chez lui chaque jeudi.

Il demandait :

— Eh bien ! Docteur, comment va Poinçot aujourd’hui ? Nous l’avons laissé un peu souffrant, la semaine dernière. Et quand le médecin avait fait bulletin de la santé du malade, M. D… proposait des modifications au régime, des essais, des modes de traitement qu’il pourrait ensuite appliquer sur lui-même s’ils avaient réussi sur les autres. Ils étaient, ces dix-sept vieillards, un champ d’expériences d’où il tirait des enseignements.

Un soir, le docteur, en entrant, annonça :

— Rosalie Tourul est morte.

M. D… tressaillit, et tout de suite il demanda :