Page:Maupassant - Malades et médecins, paru dans Le Gaulois, 11 mai 1884.djvu/3

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faire revoir tout à coup un pays, des gens, des événements disparus de notre pensée.

Pourquoi un souffle d’air chargé d’odeurs, de feuilles sous les marronniers des Champs-Élysées, évoque-t-il soudain une route, une grand’route, le long d’une montagne, en Auvergne ?

À gauche, entre deux sommets, apparaît le cône majestueux et pesant du Puy-de-Dôme. Autour de ce lourd géant, plus loin ou plus près, un peuple de pics se dressent. Beaucoup d’entre eux semblent tronqués, qui jadis crachaient de la flamme et de la fumée. Volcans éteints, dont les cratères morts sont devenus des lacs.

À droite, le chemin domine une plaine infinie peuplée de villages et de villes, riche et boisée, la Limagne. Plus on s’élève, plus on voit loin jusqu’à d’autres sommets, là-bas, les montagnes du Forez.