Page:Maupassant - Miss Harriet - Ollendorff, 1907.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
l’âne

Un flot de sang lui coulait entre les dents. Bientôt il ne remua plus. Il était mort.

Les deux hommes ne riaient pas, ça avait été fini trop vite, ils étaient volés.

Maillochon demanda :

— Eh bien, qué que j’en faisons à c’t’heure ?

Labouise répondit :

— Aie pas peur, ma sœur, embarquons-le, j’allons rigoler à la nuit tombée.

Et ils allèrent chercher la barque. Le cadavre couché dans le fond, couvert d’herbes fraîches, et les deux rôdeurs, s’étendant dessus, se rendormirent.

Vers midi, Labouise tira des coffres secrets de leur bateau vermoulu et boueux un litre de vin, un pain, du beurre et des oignons crus, et ils se mirent à manger.

Quand leur repas fut terminé, ils se couchèrent