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miss harriet

semaient incessamment une pluie tournoyante de folioles roses qui tombaient sans fin sur les gens et sur l’herbe.

Je demandai : « Eh bien, madame Lecacheur, avez-vous une chambre pour moi ? »

Étonnée de voir que je savais son nom, elle répondit : « C’est selon, tout est loué. On pourrait voir tout de même. »

En cinq minutes nous fûmes d’accord, et je déposai mon sac sur le sol de terre d’une pièce rustique, meublée d’un lit, de deux chaises, d’une table et d’une cuvette. Elle donnait dans la cuisine, grande, enfumée, où les pensionnaires prenaient leurs repas avec les gens de la ferme et la patronne, qui était veuve.

Je me lavai les mains, puis je ressortis. La vieille faisait fricasser un poulet pour le dîner dans sa large cheminée où pendait la crémaillère noire de fumée.

— « Vous avez donc des voyageurs en ce moment ? » lui dis-je.

Elle répondit, de son air mécontent : « J’ons eune dame, eune Anglaise d’âge. Alle occupe l’autre chambre. »

J’obtins, moyennant une augmentation de cinq sols par jour, le droit de manger seul dans la cour quand il ferait beau.

On mit donc mon couvert devant la porte, et je commençai à dépecer à coups de dents les