Il aborda un fermier de Criquetot, qui ne le laissa pas achever et, lui jetant une tape dans le creux de son ventre, lui cria par la figure : « Gros malin, va ! » Puis lui tourna les talons.
Maître Hauchecorne demeura interdit et de plus en plus inquiet. Pourquoi l’avait-on appelé « gros malin ? »
Quand il fut assis à table, dans l’auberge de Jourdain, il se remit à expliquer l’affaire.
Un maquignon de Montivilliers lui cria :
— Allons, allons, vieille pratique, je la connais, ta ficelle !
Hauchecorne balbutia :
— Puisqu’on l’a retrouvé çu portafeuille !
Mais l’autre reprit :
— Tais-té, mon pé, y en a un qui trouve, et y en a un qui r’porte. Ni vu ni connu, je t’embrouille.
Le paysan resta suffoqué. Il comprenait enfin. On l’accusait d’avoir fait reporter le portefeuille par un compère, par un complice.
Il voulut protester. Toute la table se mit à rire.
Il ne put achever son dîner et s’en alla, au milieu des moqueries.
Il rentra chez lui, honteux et indigné, étranglé par la colère, par la confusion, d’autant plus atterré qu’il était capable, avec sa finauderie de Normand, de faire ce dont on l’accusait, et même de s’en vanter comme d’un bon tour. Son inno-