après dîner. Je passai le Crédit Lyonnais, la rue Vivienne, d’autres rues encore. J’aperçus soudain une grande brasserie à moitié pleine. J’entrai, sans aucune raison. Je n’avais pas soif.
D’un coup d’œil je cherchai une place où je ne
serais point trop serré, et j’allai m’asseoir à côté
d’un homme qui me parut vieux et qui fumait
une pipe de deux sous, en terre, noire comme un
charbon. Six ou huit soucoupes de verre, empilées
sur la table devant lui, indiquaient le nombre
de bocks qu’il avait absorbés déjà. Je n’examinai
pas mon voisin. D’un coup d’œil j’avais reconnu un
bockeur, un de ces habitués de brasserie qui arrivent
le matin, quand on ouvre, et s’en vont le
soir, quand on
ferme. Il était
sale, chauve du
milieu du crâne,
tandis que de
longs cheveux
gras, poivre et
sel, tombaient sur
le col de sa redingote.
Ses habits
trop larges
semblaient avoir
été faits au temps
où il avait du
ventre. On devi-